Bientôt c’est mon retour au travail. Le 22 mars pour être précis.
Ça fait 1 an que j’ai quitté « la grande roue ». Un an que je vis dans les couches, les biberons, les apprentissages, les émerveillements, les rencontres de nouvelles personnes.
En 1 an, je me suis bâtie une autre vie. Pleins de nouvelles connaissances; pleins de découvertes.
En 1 an, je n’ai pas eu à performer, à atteindre des objectifs précis. Je n’ai pas eu à me faire chier par des collègues aux humeurs changeantes. Je n’ai pas eu à essayer de me prouver que je pouvais faire encore mieux que l’année d’avant.
Je n’ai pas eu à faire semblant avec un sourire « Colgate » et d’avoir des yeux pétillants pour des « trop fendants ».
Pendant 1 an je n’ai pas vendu mon âme pour une promotion. Je n’ai pas pensé à ma petite personne 24h sur 24h et 7 jours sur 7.
Pendant 1 an, j’ai regardé un petit être évoluer à la vitesse de la lumière. J’ai nourri, soigné, bercé, cajolé, réconforté un enfant. Pendant 1 an j’ai fais des heures supplémentaires la nuit. Pendant un an j’ai joué à Martha Stewart. J’ai fais du rangement, du ménage, des biscuits maison, des recettes de Ricardo. J’ai découvert de nouveaux endroits.
En ce moment je me cherche un nouvel emploi. Je veux recommencer à zéro. Je veux être heureuse au travail. Je veux apprécier les collègues avec qui je travaille. Je veux rentrer à la maison le soir, heureuse de ma journée. Fatiguée mais satisfaite.
Avant de tomber en congé de maternité j’en avais mon « char » de ma job. Je ressentais une déception de ce qui se passait à l’interne.
Où je travaille il n’y a pas de gestion de ressources humaines. Les postes qui s’ouvrent ne vont pas aux personnes compétentes et qui feraient bien le travail. Les postes ouverts vont à qui s’est bien placé les pieds dans la place. Faut savoir jouer « la game ». Faut savoir flatter dans le sens du poil les bonnes personnes.
Je cherche encore à comprendre l’équilibre dans tout ça:
-Ne jamais rien dire, ne jamais chialer. Tout accepter sans broncher. Atteindre les objectifs. Rester « low profil ».
-Dénoncer les injustices. Dire mes mécontentements (de façon constructive et diplomatique). Être sous le spot light et recevoir ou éviter les coups de gant de boxe.
-Jouer la « game », l’hypocrisie, le mensonge, le léchage de patron et autres personnes influentes. Jouer politique.
Moi je suis une personne sincère. Je n’arrive pas à « bullshitter » le monde. Je ne peux pas te dire que j’aime ton style vestimentaire même si tu t’habilles comme Georgette juste parce que tu es le boss et il faut que je te tète. Je n’arrive pas à aller luncher avec toi et puis le lendemain t’ignorer.
Présentement je suis à la recherche d’un autre emploi pour mieux recommencer et mettre en pratique tout ce que j’ai appris de « la game » durant ma vingtaine et mon début trentaine.
J’ai la chienne. C’est comme si, pendant un an, j’avais perdu toutes mes compétences, tout mon estime en moi et ma confiance en mes capacités professionnelles. Je trouve cela difficile de me vendre. Il y a deux ans à peine j’aurai été comme un pittbull. J’aurai pu me vendre comme une eau glacée dans le désert. Une amie m’avait traité de carriériste.
Et me voilà ici, l’envie de pas grand chose sinon que de prier les mercredi, vendredis et samedis pour que mon groupe de lotomatique gagne le gros lot! Non je n’ai pas envie de rester à la maison à temps plein. Ce n’est pas moi. J’ai besoin de stimulation intellectuelle plus élevée que gagagougou. Mais j’ai peur de changer d’emploi. Juste parce que j’ai peur d’avoir perdu mes compétences, mes aptitudes et mon efficacité.
J’ai donc sorti ma boîte d’effet personnel de mon travail, j’ai revisé mes objectifs annuels, je me suis fais des listes de mes forces, mes connaissances, mes accomplissements et ce que j’aime de mon emploi actuel. Pis je ne peux faire qu’une seule chose :
MÉDITER EN ME DISANT : « HUM TÉ BELLE, HUM T’É CAPABLE, HUM TÉ BELLE, HUM TÉ CAPABLE »…